La Ville de Luxembourg a présenté à l’occasion de deux réunions publiques un projet pilote d’habitat participatif. Nous avons demandé à deux collectifs engagés dans des démarches pour habiter autrement ce qu’elles pensent de ce projet.
Alex Hornung, de la coopérative Ad Hoc, trouve intéressant que « de nouvelles démarches se mettent en place » et ainsi d’une manière générale, soutient « toute initiative qui vise à proposer un habitat différent. » Toutefois, il souligne un fait : « l’habitat participatif que propose la Ville de Luxembourg ne change pas le dogme de la propriété privée. Il faudrait parvenir à faire évoluer les mentalités pour que le fait de pouvoir utiliser un logement devienne plus important que sa propriété. Aussi, je ne trouve pas normal que la Ville se sépare de terrains en faveur de particuliers qui pourront par la suite faire une plus-value sur la revente. »
Pour Philippe Kieffer, du groupement Sunflowers qui vise à construire un habitat participatif écologique, l’appel d’offres pour l’habitat participatif proposé par la Ville de Luxembourg présente un manque d’ouverture : « Les sources d’informations complémentaires qui sont proposées dans le livret d’information sont toutes en langue allemande. Pourtant, nous avons rencontré la Bourgmestre préalablement et avons signalé des ressources de pays francophones qui auraient pu figurer dans cette liste de ressources documentaires. Je trouve qu’en procédant ainsi, cela ferme la porte aux participants potentiels qui sont francophones ou même anglophones. » Il faut toutefois souligner que les réunions d’information publiques qui se sont tenues le 30 mai et 12 juin étaient menées en luxembourgeois avec des traductions simultanées vers le français et l’anglais, et que le livret d’information est bilingue français/allemand.
Par ailleurs, d’après nos intervenants, il reste quelques imprécisions : « Que se passe-t-il si, dans le groupe qui porte le projet, se trouve un architecte diplômé qui souhaite concevoir le projet ? Peut-il devenir l’architecte du projet ? » s’interroge Philippe Kieffer. Monsieur Hornung quant à lui, se pose la même question, mais sur le rôle d’assistant à la maîtrise d’ouvrage. De plus, il aimerait avoir « plus de transparence sur les critères de sélection des groupements candidats. »