Créée en 2016, la société Nouma a pour objectif d’accompagner les projets d’habitat participatif conçus pour être occupés par des séniors. Une première résidence est en cours de réalisation.
À l’occasion du dossier «Loger la Silver Generation» dans Archiduc 16, la rédaction était allée à la rencontre d’Emma Zimer, fondatrice de Nouma, société dont la vocation est d’accompagner les personnes âgées dans un projet d’habitat participatif. Au moment de l’interview (printemps 2018), des pistes avaient été lancées, mais aucun projet concret n’avait encore pu voir le jour. Désormais, une nouvelle étape a été franchie, et une résidence est en cours de réalisation à Lorentzweiler.
Le long de la route principale de Lorentzweiler, juste en face de la gare et d’un arrêt de bus, une belle maison de maître profitant d’un vaste jardin à l’arrière était en vente. Emma Zimer l’a repérée et a demandé à Codur, promoteur spécialisé dans l’habitat écologique, s’ils seraient prêts à l’accompagner dans ce projet. Le bien séduit le promoteur, et le propriétaire accepte de leur vendre la propriété, car, contrairement au projet porté par un autre promoteur avec qui le propriétaire était préalablement en négociation, le projet voulu par Nouma et Codur prévoit de maintenir la maison de maître.



Une maison de maître et une nouvelle construction
«Nous avons signé le compromis en juillet dernier, et depuis, nous travaillons activement au projet avec le bureau Witry & Witry, qui m’accompagne depuis le début dans mes démarches», explique Emma Zimer. «Le projet en est encore à ses prémices, mais nous avons une vision de plus en plus claire de ce qui pourrait être réalisé.» Dans l’étude d’avant-projet sommaire actuelle, la maison n’est que légèrement transformée et abrite les parties communes des futurs résidents, ainsi que des appartements dans les étages. À l’arrière, une nouvelle construction se développe perpendiculairement à la maison. C’est dans cette nouvelle annexe que la plupart des futurs appartements se trouveront. «Nous prévoyons une dizaine unités d’habitation qui iraient de 47 à 87m2.»
Une résidence et un parc
«Le terrain est vaste, et il est fort possible d’une partie de la parcelle soit cédée à la commune dans le cadre du remembrement pour le futur PAG», détaille Emma Zimer. «Cela pourrait être intéressant pour les futurs résidents, car, si la commune le maintient dans sa forme actuelle de parc, comme elle nous l’a proposé, les résidents de notre projet pourraient bénéficier du visuel du parc sans avoir la contrainte de l’entretien, puisque ce dernier serait assuré par la Commune.»
Des résidents encore à trouver
Le groupe des futurs habitants n’est pas encore définitivement constitué. Une réunion d’information a été organisée dernièrement et a rassemblé près d’une quarantaine de personnes. Preuve que le projet interpelle et intéresse. «Mais comme pour tout projet pionnier, il faut répondre à un grand nombre de questions et rassurer les gens.» Actuellement, huit personnes participent au workshop de réflexion, mais aucune n’est encore fermement engagée. «Nous nous regroupons une fois toutes les deux semaines pour discuter de différentes thématiques, comme l’utilisation des espaces communs, les souhaits pour les espaces privatifs ou le options techniques.» Tous les souhaits seront regroupés par Nouma et transmis à Codur, qui prendra les décisions finales le plus en adéquation possible avec les objectifs donnés par les futurs habitants. Une approche différente d’un habitat classique réalisé par un promoteur où le projet est livré clé sur porte sans que les futurs occupants aient pu décider des options de programme du bâtiment, de construction ou de parachèvement.

De la conception à la vente
Vers la fin du mois de mai, le dépôt de permis pourrait être déposé. Commencera alors la phase de précommercialisation des unités d’habitation. «Nous sommes en train d'estimer le prix du mètre carré pour ce logement dans un habitat neuf et conçu de manière écologique, et qui comprend aussi l’accompagnement du processus participatif», explique Emma Zimer. Après le permis de construire, il faudra envisager une période de deux ans de chantier. L’emménagement pourrait être fait en 2022. «Il est aussi possible que certaines unités ne soient pas vendues à leur occupant, mais louées. Il nous faudra alors trouver des investisseurs pour financer ces lots-là.» Une fois que les personnes auront intégré leur nouvel appartement, un accompagnement de six mois est encore prévu par Nouma. «Le projet se transformera alors en copropriété, et une asbl sera créée pour gérer le volet social et l’animation de cet habitat participatif», conclut Emma Zimer.